L'agriculture sur le territoire du Grand Site de France Vallée de la Vézère représente une activité majeure d'un point de vue économique et paysager. 

Profil des agriculteurs et exploitations
L'agriculture en vallée de la Vézère est de type polyculture-élevage. L'activité dominante de l'exploitation est l'élevage : bovins viande, palmipèdes gras et bovins lait.
La diversification des exploitations s'organise autour de 3 entités : la nuciculture, le maraîchage et les grandes cultures (type tournesol, maïs etc.). 

Des difficultés locales et globales
Aujourd'hui, 60% des chefs d'exploitations ont plus de 50 ans, ce qui laisse présager une forte diminution du nombre d'exploitations dans les années à venir. 
Ce phénomène pose deux questions : le devenir des exploitations concernées par les départs à la retraite et le renouvellement des actifs agricoles dans un contexte national et européen où l'attractivité du métier est faible. 
Chambre d'agriculture et collectivités locales se mobilisent pour favoriser les transmissions et les installations sur le territoire du Grand Site de France. 
La gestion du foncier est un levier essentiel pour atteindre ces objectifs primordiaux pour la préservation des paysages et pour l'économie locale. 

L'agriculture et le maintien de paysages ouverts
Soumis aux évolutions des modes de vie et de l'économie agricole, les paysages tendent progressivement à se banaliser. Face à la déprise agricole, seules les terres les plus fertiles de fond de vallée et les sols des plateaux argileux ont su garder leur vocation agricole. En revanche, l'exploitation des sols humides et des terres pauvres des coteaux calcaires a été abandonnée pour diverses raisons : mécanisation difficile, rendement moindre, sol non adapté aux nouvelles cultures.
Le parcellaire agricole est marqué par une grande fragmentation tandis que la dispersion entre les îlots d'un même parcellaire est forte. De plus, les contrastes sont importants concernant la valeur de l'hectare entre les fonds de vallée et les coteaux.
Le risque d'enfrichement par abandon des "clairières agricoles" de très petite taille en zone de coteaux est fort. A l'inverse, dans les méandres de fond de vallée, les espaces agricoles présentent encore de belles continuités. Ces espaces constitués généralement de terres à bonne valeur agronomique et génèrent un paysage maintenu ouvert.
Faute d'activités agricoles, les parcelles deviennent des friches, colonisées par des boisements naturels ou plantés par l'homme.
Le maintien de l'exploitation des parcelles ainsi que la reconquête de parcelles en friches est au coeur des volontés des acteurs de la vallée de la Vézère et un enjeu majeur pour le Grand Site de France.

Focus : la tabaculture, une culture ancrée dans le paysage

"Sous le Second Empire, l'introduction officielle du tabac en Dordogne et dans la vallée de la Vézère inaugure une nouvelle ère agricole. La tabaculture a connu un âge d'or dans les années 1950-1970 et un déclin à partir des années 1990. Cette culture affectera aussi bien les pratiques agraires et sociales que l'architecture dédiée à cet usage. Pendant près d'un siècle et demi, le tabac marque les paysages printaniers et estivaux de la vallée, notamment les plaines alluviales humides riches en humus, avec une plante herbacée généreuse vert tendre aux imposantes feuilles côtelées, dont les tiges peuvent mesurer plus d'un mètre et demi de hauteur" - extrait de La vallée de la Vézère en Périgord, la fabrique d'un paysage.

Aujourd'hui, moins de 5 agriculteurs en vallée Vézère poursuit cette culture.
Les marqueurs paysagers de cette production résident dans la présence multiple de séchoirs à tabac.