Mercredi 12 octobre à 18h30
Nous connaissons désormais très bien son anatomie, son histoire génétique, son extension géographique et la place que Néandertal, Homo neanderthalensis, notre lointain ancêtre, occupe désormais dans la lignée humaine. Son environnement, majoritairement plus froid que nos climats actuels, nous est également connu dans ses grandes lignes. Ses impressionnantes chasses aux grands herbivores, son régime alimentaire livrent toujours plus de données sur sa diète, son régime alimentaire qui n’en finit pas de se préciser, de se diversifier. Ses productions techniques, parfois déroutantes, ont de moins en moins de secrets pour les préhistoriens, même si parfois elles les surprennent ou étonnent par leur complexité.
Mais qu’en est-il de ses préoccupations au-delà de la simple survie quotidienne, de ses éventuelles productions autres que techniques ? Utilisait-t-il des parures ? Se servait-il de colorants ? Pratiquait-il l’art du dessin, du modelage, de la sculpture ? Avait-il quelque sentiment religieux, du moins cultuel ? Inhumait-il ses congénères défunts et si oui, peut-on en déduire quelque rite funéraire ? Qu’en est-il réellement de sa connaissance du milieu souterrain et pouvons-nous y interpréter quelque témoignage qui ne prête pas au doute en matière d’art pariétal ?
En un mot, l’homme de Néandertal avait-il des activités dites « symboliques », spirituelles, qui dépassaient la simple sphère techno-économique ? À la lumière des travaux et publications les plus récents, nous essaierons de répondre à ces questions délicates, sujettes à débats et qui divisent même nombre de spécialistes, illustrés par une série d’exemples relevant de différents volets de la documentation.
Jacques Jaubert est un archéologue, préhistorien, paléolithicien spécialiste des productions techniques (industries lithiques) ou symboliques du Paléolithique moyen et des peuplements néandertaliens en Eurasie.
Un événement organisé dans le cadre de la Fête de la Science